
« J’ai décidé de devenir artiste à l’adolescence. J’ai grandi dans le XX ème arrondissement, au 14 rue Duclos, dans un atelier de la Ville de Paris, dans lequel mes parents ont emménagé en 1981, j’avais 4 ans. Mon père y a vécu 40 ans, jusqu’à son décès. C’était un atelier de 6 ou 7m sous plafond dans un HLM, avec une vue sur tout Paris, sa petite ceinture et Vincennes. Mes parents étaient artistes peintres, mon père était de Strasbourg, ma mère venait de Tunis, ils se sont rencontrés dans une galerie. Leur atelier est devenu aussi un lieu d’exposition. Je me suis récemment plongé dans les archives de cet atelier Schwarz. Ghislain Mollet-Vieville était souvent là, Claude Rutault y a fait des expositions, Buren passait. C’était le courant de la peinture conceptuelle française des années 80. J’ai donc grandi dans cet environnement qui m’a influencé. De l’autre côté, ma chambre donnait sur la petite ceinture de Paris, la voie ferrée était désaffectée. Mes parents m’avaient offert une longue vue, je regardais l’activité en place, notamment celle des graffeurs dans la gare désaffectée. On était dans la fin des années 80. J’ai décidé de m’y rendre en allant à l’école, j’y passais de plus en plus régulièrement et c’est en marchant sur cette voie en voyant un mur aveugle dans sa partie supérieure encore vierge de graffitis, je me souviens d’avoir décidé de devenir artiste. On était en 1992, j’étais parti explorer tout seul les couloirs du RER de Val Fontenay et un RER a failli me tuer. C’était un RER qui s’appelait ZEVS, c’était ces lettres qui étaient affichées au dessus de la cabine du conducteur. Cela est resté gravé sur ma rétine, et quelque temps plus tard, en marchant, j’ai vu ces lettres, comme dans un rêve, s’afficher sur le mur aveugle, le long de la voie ferrée. Après l’accident, comme un retournement de situation, j’ai décidé d’utiliser ce nom pour marquer la ville, ma voie était toute tracée.
Après j’ai expérimenté pas mal de moments performatifs.

J’ai commencé à faire des petits films avec le caméscope des parents, à faire du théâtre à l’école et à me masquer avec le bas léopard et le chapeau. J’utilisais les codes de l’agissement urbain parallèle : Savoir se procurer les clés des travailleurs du métro, travailler le costume afin de se confondre avec le décor, se masquer pour ne pas apparaître sur les caméras de surveillance, et se vêtir d’une combinaison de travail, car le travail de graffeur est salissant. A ce moment là je joue, je stylise ma pratique, je crée mon costume qui devient celui de ZEVS, un personnage, un alter-ego avec lequel je fonctionne, un peu comme dans l’univers des super-héros Marvel.
Ce que je considère comme ma première oeuvre remonte à 1998. Il y avait le guide des galeries parisiennes à la maison. Je décide de les appeler en me faisant passer pour un voisin intéressé et de leur demander comment faire pour devenir un artiste. Je m’autofilme en le faisant, et donc j’ enregistre leurs réponses. Je l’ai fait pendant 2 jours, et donc j’ai une K7 avec un mini DV avec l’enregistrement. J’en ai fait un petit dispositif avec une valisette qui quand on l’ouvre déclenche la bande-son, cette pièce présentée lors de l’exposition à la Vitrine, s’appelle « Ma Musée».

Né en 1977, Aguirre Schwarz alias Zevs a d’abord choisi la ville et son décor comme ses terrains de jeu favoris, lieux de mises en scène artistiques idéales pour ses « attaques visuelles ». Du bitume aux murs des galeries, l’artiste-plasticien réagit aux signes urbains et aux codes de la consommation, interrogeant l’espace public et son rapport à la société. L’artiste entretient un rapport d’amour-haine avec les logos et les marques. Il les ancre au cœur de sa démarche artistique en s’attaquant à leur image, s’amusant à « liquider » des sigles mondialement connus (Nike, Vuitton, Apple, Google, Mc Do, Chanel…).

En 2001 il détourne ses premières affiches publicitaires, et bombe un point rouge sanguinolent au milieu du front des mannequins comme l’impact d’une balle en pleine tête, ce sont ses « Attaques Visuelles ». L’année suivante, il fait un énorme buzz, en « kidnappant » sur une affiche de 15X15m l’égérie Lavazza à Berlin – shootée par David Lachapelle -qu’il découpe sur Alexanderplatz. Il la ligote, l’expose dans la galerie Rebell Mind puis envoie un doigt sectionné de la mannequin au PDG de Lavazza à Turin avec une demande de rançon de 500 000 €, coût d’une campagne de communication. La légende urbaine dit que bon joueur, l’artiste aura incité Lavazza à payer la « rançon » sous forme de mécénat auprès du palais de Tokyo, permettant ainsi à Zevs d’y présenter son œuvre.


Il est l’artiste qui a probablement le plus conceptualisé l’action même du graffiti, et un des rares avec Bansky à relier l’activisme à l’histoire de la peinture et de son exposition. Actuellement il réactive ses «Attaques Visuelles » avec sa série« The Last Cowboy » à découvrir dans les rues de Paris, à la New Galerie et virtuellement sur son site : http://aguirreschwarz.com
« En 1955, l’agence de publicité Leo Burnett International invente le cowboy Marlboro pour Phillip Morris. Un héros silencieux du Far West. Les hommes voulaient être lui, les femmes être avec lui. Même les légendes ont besoin de se réinventer.
En 2017, Leo Burnett me contacte et me demande, si je veux créer pour eux, un nouveau paquet Marlboro.
Devais-je vendre mon âme au diable rouge ?
Je ne leur ai jamais répondu.
Je préfère agir en agent libre sur l’image de la marque.
Le projet The Last Cowboy is Dead prend place simultanément à Berlin Majorque Copenhague et Paris.
Qu’est ce que l’art ? Vaste question. Pour moi, c’est comme un océan, un horizon, un territoire de liberté, liberté d’expression mais pas uniquement. Après il y a différents courants et j’ai souvent navigué entre deux eaux. D’un côté j’ai une pratique issue du graffiti, c’est à dire l’inscription d’un lettrage ou d’une figure dans la matière et dans l’espace public urbain. Le terme street-art est selon moi devenu trop imprécis et tout s’est mélangé. Même si le street-art m’a porté, j’ai plutôt tendance à me définir comme un artiste visuel issu du graffiti. Mais j’ai aussi fonctionné en tant qu’artiste d’art contemporain, notamment en étant invité puis représenté par la Galerie Patricia Dorfmann qui n’avait jamais encore travaillé avec des graffeurs. En France ces deux milieux, comme l’eau douce et l’eau salée, se retrouvent mais ne se mélangent pas. Ce sont deux milieux différents. Il n’ y a personne comme Jeffrey Deitch aux Etats Unis, capable de dénicher des jeunes talents dans la rue comme Barry Mc Gee ou Stephen Powers, d’organiser pour eux des expositions, par exemple dans une caserne de pompiers, de les vendre à de grands collectionneurs puis d’emmener ensuite ces artistes à la Biennale de Venise pour représenter les Etats Unis. On est beaucoup plus réticent en France, un graffeur français à Venise c’est du jamais vu, même au Centre Pompidou il n’ y a pas eu d’expositions majeures.

Ce qui a le plus évolué dans ma pratique, c’est de prendre davantage de temps pour réfléchir. Je travaillais de façon plus directe avant (rires), je me consacre toujours à la peinture depuis 10 ans.
Quand j’attaquais les modèles des affiches publicitaires avec le point rouge dégoulinant, c’est un geste pictural violent, c’est comme d’assassiner ces images publicitaires très visibles et très lumineuses. C’est un geste emprunté à la pratique du graffiti mais aussi à celui de Laurence Weiner et de ses peintures à l’aérosol.

A l’inverse pour le tracé au sol des ombres du mobilier urbain, c’est d’essayer de rendre visible quelque chose à laquelle on ne fait pas attention; là j’utilise d’ailleurs de la peinture signalétique très lumineuse pour intensifier l’ombre. Elle, je la laisse telle quelle. C’est ma façon de garder une trace de la nuit dans la journée.


J’ai cherché aussi dans l’invisible, en travaillant avec des pigments photo-réactifs qui n’apparaissent que sous la lumière noire, cela m’amenait a devoir changer les ampoules des réverbères.
De cette pratique picturale en ville, j’ai fait des photos et des tirages argentiques pour soutenir mon travail et mes finances, car j’étais pauvre, mes oeuvres dans la ville sont insaisissables.

J’ai travaillé aussi sur le propre et le sale, en faisant des graffiti au karcher, où finalement j’enlevais avec mes tracés les traces de poussière et de pollution sur les bâtiments dans un geste assez écolo. Je travaille maintenant aussi en atelier, en fonction du contexte. Ainsi à Singapour où j’étais invité à exposer dans ce grand bâtiment en forme de nénuphar, j’ai fait toute une série de toiles, où je liquide le logo British Petroleum, qui se répand dans une piscine asphyxiée de nénuphars et je signe Claude Money.

Là forcément, la pandémie du Covid donne un coup d’arrêt à pas mal de choses, mais je continue de toujours beaucoup travailler. J’aimerais que l’on se souvienne du silence, et que le silence sertit les notes. Ces moments de pause font la musique. Et pour moi qui travaille beaucoup sur les effets de contraste, je sais qu’ils permettent aussi l’harmonie s’ils se rencontrent. Je dois avouer avoir eu de la chance car j’ai eu la possibilité de partir à la campagne, c’est la première fois de ma vie que j’ y suis resté aussi longtemps. J y ai noué un rapport très fort à la nature et cela m’inspire le thème de ma prochaine exposition à la Cité Radieuse du Corbusier à Marseille, le titre sera OIKOS LOGOS, l’économie de la maison-mère donc de l’écologie. C’est un rappel à l’ordre de la nature.
Tu me demandes mes sources d’inspirations. Je te répondrai mes parents, mes grands parents et ma famille, le lien avec l’art s’est d’abord fait par eux. Sinon du fait de mon intérêt très tôt pour les artistes du graffiti j’ai consulté deux livres, qui m’ont considérablement nourri : Subway Art et Spray Can. Par ailleurs, dans la bibliothèque de mes parents il y avait un petit livre auquel je tenais beaucoup sur les peintres célèbres qui étaient plutôt européens dans ce livre.
Yves Klein dont le travail m’a interrogé dès le plus jeune âge, et encore aujourd’hui, les performances de Manzoni « Le Socle du Monde », Lucio Fontana et Léonard de Vinci, sa peinture, son traité de la peinture; son rapport au miroir, chez lui, tout m’inspire.
Un conseil à un jeune artiste ? Si cette personne ressent la passion et le désir de le devenir, je dirais qu’il faut croire en soi et travailler. Si l’art est un océan ou une montagne, alors il faut travailler et ne jamais lâcher.
Oui j’ai des projets en réalité virtuelle et avec les NFT, mais il est encore trop tôt pour en parler. Là je travaille beaucoup sur mon exposition à la Cité Radieuse à Marseille, je collabore avec des scientifiques sur la possibilité de produire de vrais éclairs, cela devrait ouvrir le 1er juin et durer jusqu’au 30 Août; et puis j’ai une exposition personnelle dans un musée à Séoul prévue en 2022.


Interview réalisée par Valentine Meyer le 23 Avril. Grand merci à Aguirre Schwarz.
Pour en savoir plus sur son travail, voici le lien vers son site et celui de sa galerie
parisienne :
Zevs – l’exécution d’une image
Zevs, graffiti artist, performer and painter.
« I decided to become an artist as a teenager. I grew up in the XXth arrondissement, at 14 rue Duclos, in a studio in the City of Paris, where my parents moved in 1981, I was 4 years old. My father lived there for 40 years, until his death. It was a studio of 6 or 7meters high under the ceiling in a social housing, with a view of all Paris, its small belt and Vincennes. My parents were painters, my father was from Strasbourg, my mother was from Tunis, they met in a gallery. Their studio has also become an exhibition space. I recently immersed myself in the archives of this Schwarz studio. Ghislain Mollet -Vieville was often there, Claude Rutault had exhibitions there, Buren passed by. It was the current of French conceptual painting of the 80s. So I grew up in this environment which influenced me. On the other hand side, my room overlooked the inner ring of Paris, the railway line was disused. My parents had given me a spyglass, I watched the activity in place, especially that of the graffiti artists in the abandoned train station. We were at the end of the 80s. I decided to go there on my way to school, I went there more and more regularly and it is while walking on this path by seeing a blind wall in its upper part still virgin of graffiti. I remember deciding to become an artist. It was 1992, I left to explore on my own the corridors of the RER train ; and a train almost killed me. It was called ZEVS, it was these letters that were displayed above the driver’s cabin. This remained etched on my retina, and some time later, while walking, I saw these letters, like in a dream, displayed on the blind wall along the railroad tracks. After the accident, like a turn of events, I decided to use this name to mark the city, my way was all mapped out. Afterwards I experienced quite a few performative moments.
I started making short movies with my parents’ camcorder, doing theater at school, and masquerading with the leopard sock and hat. I used the codes of parallel urban action : knowing how to get the keys of the metro workers, how to work the costume in order to blend in with the decor, mask yourself so as not to appear on surveillance cameras, and a work suit, because graffiti work is messy. At that moment I play, I style my practice, I create my costume which becomes that of ZEVS, a character, an alter-ego with which I work, a bit like in the universe of Marvel superheroes.
What I consider to be my first work dates back to 1998. There was the guide to Parisian galleries at home. I decide to call them pretending to be an interested neighbor and ask them how to become an artist. I self-film & nbsp; in doing so, and so I record their responses. I did it for 2 days, and so I have a K7 with a mini DV with the recording. I made a small device out of a suitcase which when opened triggers the soundtrack, this piece presented during the exhibition at the Vitrine, is called » Ma Musée ».
Born in 1977, Aguirre Schwarz alias Zevs, first chose the city and its surroundings as his favorite playgrounds, places of artistic staging ideal for his « visual attacks ». From the streets to the walls of the galleries, the artist-visual artist reacts to urban signs and codes of consumption, questioning public space and its relationship to society. The artist maintains a love-hate relationship with logos and brands. He anchors them at the heart of his artistic approach by attacking their image, having fun « liquidating » world-famous acronyms (Nike, Vuitton, Apple, Google, Mc Do, Chanel …). In 2001 he hijacks his first advertising posters, and a bloody red dot in the middle of the mannequins forehead like the impact of a bullet in the head, these are his « Visual Attacks ». The following year, he created a huge buzz, « kidnapping » on a 15x15m poster the muse Lavazza in Berlin – shot by David Lachapelle – which he cut on Alexanderplatz. He ties her up, exhibits her in the Rebell Mind gallery and then sends a severed finger of the model to the CEO of Lavazza in Turin with a ransom demand of € 500,000, the cost of a communication campaign. Urban legend says that a good player, the artist will have encouraged Lavazza to pay the « ransom » in the form of patronage to the Palais de Tokyo, thus allowing Zevs to present his work there.
« In 1955, the advertising agency Leo Burnett International invented the Marlboro cowboy for Phillip Morris. A silent hero of the Wild West. Men wanted to be him, women to be with him. Even legends need to reinvent themselves. .
In 2017, Leo Burnett contacts me and asks me, if I want to create a new Marlboro package for them.
Should I sell my soul to the Red Devil?
I never answered them.
I prefer to act as a free agent on the image of the brand.
The project The Last Cowboy is Dead takes place simultaneously in Berlin Mallorca, Copenhagen and Paris.
What is art ? Huge question. For me, it’s like an ocean, a horizon, a land of freedom, freedom of expression but not only. Afterwards there are different currents and I have often sailed between two waters. On the one hand, I have a practice stemming from graffiti, that is to say the inscription of a lettering or a figure in the material and in the urban public space. In my opinion, the term street-art has become too imprecise and everything has mixed up. Even though I have been drawn to street art, I tend to define myself as a visual artist from graffiti. But I have also functioned as a contemporary artist, notably being a guest and then represented by Galerie Patricia Dorfmann, which had never before worked with graffiti artists. In France these two environments, like fresh water and salt water, are found but do not mix. They are two different backgrounds. There is nobody like Jeffrey Deitch in the United States, able to find young talents in the street like Barry Mc Gee or Stephen Powers, to organize exhibitions for them, for example in a fire station, to sell them to great collectors and then take these artists to the Venice Biennale to represent the United States. We are much more reluctant in France, a graffiti artist; French in Venice is unheard of, even at the Center Pompidou there have been no major exhibitions.
What has changed the most in my practice is taking more time to think. I used to work more directly before (laughs); I have always devoted myself to painting for 10 years.
When I attacked the models of the advertising posters with the dripping red dot, it is a violent pictorial gesture, it is like murdering these very visible and very luminous advertising images. It is a gesture borrowed from the practice of graffiti but also from that of Laurence Weiner and her aerosol paints.
On the contrary for the tracing of the shadows of street furniture on the ground, it is to try to make visible something that we are not paying attention to; here I use very luminous signage paint to intensify the shadow that I leave as is. It’s my way of keeping track from night to day.
I also looked into the invisible, working with photo-reactive pigments that only appear under black light, so I had to change the bulbs on the street lights. From this pictorial practice in the city, I made photos and silver prints to support my work and my finances, because I was poor, my works in the city are elusive. I also worked on the clean and the dirty, doing karcher graffiti, where I finally removed with my traces the traces of dust and pollution on the buildings in a pretty green gesture. I now also work in the workshop, depending on the context.
So in Singapore where I was invited to exhibit in this large building in the shape of a water lily, I made a whole series of canvases, where I liquidated the British Petroleum logo, which spreads in a swimming pool suffocated with water lilies and I signed Claude Money.
There inevitably, the Covid pandemic kills a lot of things, but I still keep working a lot. I would like the silence to be remembered, and the silence to crimp the notes. These moments of pause make the music. And for me who works a lot on contrast effects, I know that they also allow harmony if they meet. I must admit I was lucky because I had the opportunity to go to the countryside, it is the first time in my life that I have been there for so long. I have established a very strong relationship with nature there and this inspires me the theme of my next exhibition at the Cité Radieuse du Corbusier in Marseille, the title will be OIKOS LOGOS, the economy of the parent company and therefore ecology. It’s a call to order from nature.
You ask me for my sources of inspiration. I will tell you my parents, my grandparents and my family, the link with art was first made through them. If not because of my early interest in graffiti artists, I consulted two books, which have given me considerable nourishment: Subway and Spray. By the way, in my parents’ library there was a little book that I really liked about famous painters who were rather European in this book. Yves Klein, whose work questioned me from an early age, and even today, the performances of Manzoni « Le Socle du Monde », Lucio Fontana and Leonardo da Vinci, his painting, his treatise on painting ; his relationship to the mirror, at home, everything inspires me.
Any advice for a young artist? If that person feels the passion and desire to become one; I would say you have to believe in yourself and work. If art is an ocean or a mountain, then you have to work and never give up.
Yes I have some VR and NFT projects, but it’s still too early to talk about it. There I am working a lot on my exhibition at the Cité Radieuse in Marseille, I am collaborating with scientists on the possibility of producing real éclairs, this should open on June 1 and last until August 30; and then I have a solo exhibition in a museum in Seoul scheduled for 2022.
Interview conducted by Valentine Meyer on April 23. Many thanks to Aguirre Schwarz.
To learn more about his work, here is the link to his website and that of his parisean gallery
Zevs – l’exécution d’une image
Afterwards I experienced quite a few performative moments. & nbsp;